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Introduction au concubinage
đĄ Concubinage = union libre = vie maritale.
Le concubinage est progressivement pris en compte par le droit, branche par branche : droit fiscal, droit social, etc.
Objectif : donner des avantages Ă des couples qui nâĂ©taient pas mariĂ©s mais qui prĂ©tendaient Ă un certain degrĂ© de stabilitĂ©.
En 1999, le lĂ©gislateur intĂšgre le concubinage dans le code civil, Ă lâarticle 515-8 :
Le concubinage est une union de fait, caractĂ©risĂ©e par une vie commune prĂ©sentant un caractĂšre de stabilitĂ© et de continuitĂ©, entre deux personnes, de sexe diffĂ©rent ou de mĂȘme sexe, qui vivent en couple.
Les concubins ne peuvent donc ĂȘtre que des personnes en couple qui ont des relations sexuelles.
Au moment de lâadoption en France du pacs, on consacre le concubinage en lui donnant une dĂ©finition lĂ©gale et en lâouvrant aux personnes de mĂȘme sexe.
Mais le pacs est finalement admis aussi pour les personnes de mĂȘme sexe.
Lâunion libre est une situation informelle qui produit des effets de droit.
La diffĂ©rence avec le mariage sâattĂ©nue progressivement.
Lâarticle 343 du Code civil modifiĂ© le 21 fĂ©vrier 2022 lâadoption aux couples de concubins et de pacsĂ©s (avant : uniquement les couples mariĂ©s ou, paradoxalement, les cĂ©libataires).
On distingue 2 principales différences entre le concubinage et le mariage :
- Le concubinage ne fait pas lâobjet dâun statut (= ensemble de droits et de devoirs) cohĂ©rent et complet.
Il nây a pas dâĂ©quivalent des articles 212 et suivants.
Les solutions que les juges ont apporté en pratique aux conflits entre concubins ont néanmoins été largement transposées depuis le droit commun.
- Puisque le concubinage est une situation de faits, la preuve en est libre.
On ne peut pas raisonner par analogie avec le mariage, puisque les 2 unions ne sont pas de mĂȘme nature – on pourrait mĂȘme raisonner a contrario.
Chacun est libre de sâengager dans le concubinage, et de le rompre.
DĂšs lors, il nây a pas de statut prĂ©constituĂ© du concubinage, dans lequel les concubins entreraient.
Les effets du mariage ne gouvernent pas le concubinage, qui demeure trĂšs largement sous lâempire des rĂšgles de droit commun (droit des biens sâils acquiĂšrent des biens, droit des contrats, droit de la responsabilitĂ©).
Le concubinage ne comporte pas dâeffets personnels, pas de devoir de fidĂ©litĂ© ni dâassistance, pas dâacquisition de nationalitĂ©.
+ pas de possibilitĂ© dâadopter jusquâau 21 fĂ©vrier 2022
On observe malgrĂ© tout un rapprochement des contentieux relatifs au mariage, au concubinage et au pacs : la loi du 12 mai 2009 a Ă©tendu la compĂ©tence du juge aux affaires familiales (JAF) pour connaĂźtre du contentieux de la liquidation des intĂ©rĂȘts patrimoniaux et des indivisions entre concubins (article 1136-1 du Code de procĂ©dure civile).
Le JAF rend également des ordonnances de protection, destinées à lutter contre les violences au sein du couple, que les partenaires soient mariés, pacsés ou concubins (articles 515-9 et suivants du Code civil).
â Si les rĂšgles de fond restent trĂšs diffĂ©rentes entre mariage et concubinage, il y a une forme de rapprochement procĂ©dural (mĂȘme juge).
I – La contribution des concubins aux charges du concubinage
Celui des 2 concubins qui assure une dĂ©pense du mĂ©nage ne reçoit pas de lâarticle 214 du Code civil le droit dâexercer un recours contre lâautre pour que ce dernier contribue Ă la dĂ©pense.
Chacun assume dĂ©finitivement les dĂ©penses courantes quâil engage.
Exemple : Civ. 1, 2 septembre 2020, 19-10.477.
âSauf convention contraireâ : les concubins peuvent toujours conclure entre eux un contrat, parce quâil nây a pas de statut du concubinage et donc pas de rĂšgle dâordre public.
II – Le problĂšme des libĂ©ralitĂ©s entre concubins
Une libéralité est un acte juridique par lequel une personne procure à autrui un bien ou un droit sans contrepartie (réalisé à titre gratuit).
Exemple : une donation.
Si le concubinage est adultÚre, la libéralité consentie est-elle valable ou nulle ?
Principe : le concubinage, mĂȘme adultĂšre, nâentraĂźne pas Ă lui seul une incapacitĂ© Ă donner ou une incapacitĂ© Ă recevoir â ces libĂ©ralitĂ©s ne sont donc pas nulles.
Avant, la jurisprudence classique considĂ©rait que la libĂ©ralitĂ© ainsi consentie Ă©tait annulable sâil Ă©tait prouvĂ© quâelle procĂ©dait dâune « cause immoraleâ (si la libĂ©ralitĂ© avait consistĂ© Ă ĂȘtre une contrepartie Ă lâĂ©tablissement de ces rapports immoraux).
Câest le rĂ©sultat dâun revirement de jurisprudence portant sur la conception de la fidĂ©litĂ© dans le mariage, illustrĂ© notamment par un arrĂȘt de la 1Ăšre chambre civile de la Cour de cassation du 16 dĂ©cembre 2020 portant sur le courtage matrimonial en ligne.
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