Cas de criminologie : le criminel en série

Fiche rédigée par Yannick JOSEPH-RATINEAU.

Les grandes affaires criminelles ont toujours fasciné l’opinion publique. Le criminel terrifie et fascine, mais il est des criminels qui fascinent plus que d’autres, c’est le cas des criminels en série. Phénomène typiquement angle-saxons, il a très vite trouvé un écho dans notre pays. Les cas de criminels en série ne sont pas aussi récent que nous le pensons. Dès la fin du XIX siècle, on vit l’apparition de ce type de criminel avec de grandes affaires comme celles de Landru ou de Petiot. Pour le premier, il avait profiter du grand nombre de femmes qui étaient veuves à cause la guerre pour lire les annonces matrimoniales. Profitant d’un physique avantageux, il choisissait les femmes les plus seules et surtout les plus riches. Il nouait contact, les tuait et puis récupérait leurs biens. Il clama son innocence jusqu’à la fin malgré le fait que les enquêteurs avaient retrouvés les meubles, les bijoux et surtout les corps des femmes dans la grange de Landru. Il fut guillotiné. Pour Pétiot, celui-ci promettait à des personnes de confession juive de les aider à fuir la France occupée. Il leur donnait rendez-vous dans son cabinet, celui-ci étant docteur, les gazait et les dépouillait de leurs biens. Il les descendait ensuite dans le sous-sol où il les brûlait dans sa chaudière. Alerté par l’odeur pestilentielle, une voisine appela la police qui découvrit alors des morceaux de cadavre dans sa cave tandis que d’autres morceaux étaient entrain de brûler dans la chaudière. Pétiot avoua le meurtre de 63 personnes, il fut également condamné à la guillotine. Les criminels en série ne sont pas des criminels ordinaires. Nous allons donc étudier les caractéristiques personnelles du criminel en série avant d’étudier les caractéristiques du passage à l’acte ainsi que le processus du passage à l’acte

I – Les caractéristiques du criminel en série

Les facteurs criminogènes

Dans 50 % des cas, le criminel en série souffre de troubles psychiatriques ou on trouve des antécédents psychiatriques dans son environnement familial. On constate également une structure familiale défaillante avec une mère toute puissante. Selon Bénézèche, 12 % d’entres eux seraient des malades mentaux. Le contexte social a un influence sur le phénomène du crime en série. La société américaine, par exemple, est une société de violence au sein de laquelle le rôle des médias est capital.

La typologie de Ronald Holmes

Ronald Holmes a établi un typologie des différents criminels en série :

– Le visionnaire qui tue parce que des voix lui en ont donné l’ordre
– Le missionné qui ressent un devoir d’éliminer une catégorie de personne
– L’édoniste qui éprouve du plaisir sexuel dans la violence de l’acte
– L’autoritaire qui prend du plaisir à contrôler sa victime

II – Les caractéristiques du passage à l’acte

Le mode opératoire du tueur en série

L’absence de mobile est la caractéristique du tueur en série. On ne peut pas dresser de modèle opératoire qui lui est propre, on peut essayer de dégager des caractéristiques générales. Au niveau des moyens employés, l’approche de la victime est différent dès que l’on a affaire à des tueurs géographiquement stable ou à des tueurs géographiquement passager que l’on qualifie de chasseurs nomades. La technique d’approche se caractérise par la ruse. La phase de séduction est très importante pour le tueur en série car il exalte de plaisir à l’idée de tromper la vigilance de sa future victime.

Les critères de choix de la victime

La victime est recherchée en fonction d’un critère précis. Ce critère peut être physique ou moral. Par exemple Ted Bundy est coupable du meurtre de 60 jeunes filles blondes car il avait été éconduit par une jeune femme blonde dont il était fou amoureux. Jack l’éventreur avait décidé de débarrasser le monde des prostituées. Il y a également des prédispositions à l’égard des auto-stoppeuses, des gays ou des gens de couleur.

III – Le processus du passage à l’acte

Les actes de tortures, de mutilations entourent souvent l’acte. Les actes sexuels viennent confirmer la soumission totale de la victime pour le tueur. Les actes peuvent être des viols, mais contrairement aux violeurs en série qui tuent pour des raisons d’opportunité, pour le tueur en série, ce n’est qu’un acte sexuel entourant le meurtre. Pour lui, le crime constitue l’acte sexuel ultime. Le tueur en série a toujours prémédité son meurtre. La signature du tueur lui est personnel et procède d’une ritualisation. La victime est un objet dans ce rituel. C’est la fantasmatisation. Au lieu d’extérioriser leur pulsion en établissant un contact avec une partenaire, ils intériorisent leur pulsion. Le fantasme va s’effacer progressivement et être remplacé par la réalité. Ils vont mettre leur fantasme en pratique. Cela va devenir une obsession et ils ne vont arriver à s’en débarrasser qu’en le réalisant. Le problème est qu’en réalisant son fantasme, le criminel va être déçu, il va donc recommencer pour améliorer son rituel, c’est le processus de réification. Plus il tue, plus alimente ses fantasmes, plus il aliment ses fantasmes, plus il ressent le besoin de tuer. Lorsqu’il s’aperçoit qu’il ne parvient pas à s’affranchir de ses fantasmes, il perd le contrôle de ses acte et commence à multiplier les meurtres.

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